Traumatismes:
Briser le cercle de la transmission

Victimes de conflits, d’agressions ou de catastrophes naturelles, nos ancêtres nous transmettent leurs traumatismes.
Enquête sur ces processus étonnants, entre épigénétique et neurosciences.

De votre grand-mère, vous n’avez sans doute pas hérité que des yeux verts et du mauvais caractère. Il se pourrait que votre phobie de la foule soit directement liée aux heures sombres de l’exode vécues par votre aïeule pendant la Seconde Guerre mondiale.
Dépressions inexpliquées, comportement “borderline” et autres troubles du comportement que l’on retrouve sur toute une lignée ont longtemps été une énigme pour les psychologues. Et si les traumatismes vécus se transmettaient de génération en génération ?
C’est l’intuition de la psychogénéalogie, qui tente de trouver dans l’histoire familiale la clé des mal-être présents. C’est aujourd’hui un champ d’études scientifiques, entre neurosciences et génétique. Pour la psychotraumatologue Hélène Dellucci, la charge émotionnelle des secrets de famille se transmet via les neurones miroirs, les neurones de l’empathie.
Les généticiens Isabelle Mansuy et Moshe Szyf ont, eux, travaillé sur les modifications du génome causées par les vécus traumatiques. Leurs conclusions sont en train de révolutionner notre conception de l’être humain : oui, nous héritons bel et bien des traumatismes de nos ancêtres. Mais nous avons aussi les moyens de briser la malédiction.

Un article de Anne Guion,
Avec Hélène Dellucci, Psychotraumatologue, Isabelle Mansuy, Neurogénéticienne, et Moshe Szyf, Épigénéticien,
Extrait du magazine Sens & et Santé, n° 5, novembre/décembre 2017.
www.sensetsante.fr

(Cliquez sur l’image pour lire l’article)