Guerrier
Tu apparais devant moi. Épaules larges, bassin souple et ferme. Regard doux et perçant.
À l’équilibre entre le monde intérieur et le monde extérieur. Ton visage n’exprime aucune émotion et toutes à la fois.
Ton corps est orné de cicatrices plus ou moins marquantes, visibles, faisant partie de toi, venant souligner ta singularité, ta beauté et signifier les épreuves vécues, traversées. Enseignement, apprentissage, conscience, reconnaissance, éveil.
Tes cicatrices montrent que tu as souffert, que tu as été blessé à maintes reprises. Blessé, en sang, te débattant de douleur, vulnérable.
La peur au ventre, « je vais mourir! »
La tour de contrôle agite le drapeau rouge : « danger!
Anesthésier, vite, substances, désinfectant contre des coups supplémentaires. »
Tes cicatrices luisent au soleil, couleur d’or.
Ton rapport à la vie a changé. Tu la consommais. C’était la guerre, relation en tension, en compétition, en opposition.
Puis la paix, la rencontre, l’échange.
La vie, elle, digne, posée, toujours auprès de toi, fidèle compagnon, reflet, miroir, espoir, désespoir.
« Où est-ce que je suis? Dans mon corps.
Qui m’accompagne? La vie. »
Florence Stoll.
Crédit photo: SIMON LEE