La sirène

Allongée sur un rocher lisse, rond en forme de coquillage réconfortant, à peine visible. Enfin paisible, femme sirène tu contemples la mer calme, translucide et étincelante. Le temps est suspendu, le temps est venu de faire un avec ton corps. La douceur se répand, habite ton corps, pulse au rythme de ton cœur. 

Le temps est venu de laisser ce corps se répandre à sa guise. Tu n’as plus de crainte qu’il t’échappe, tu as compris, tu es la seule à en disposer.

Tu as mis du temps. Le temps nécessaire qui t’as coûté des heures de contrôle. Jouir pleinement, c’était le perdre définitivement, c’était l’abandonner au jouisseur, cet autre, invisible. Cet autre, contrôleur de la jouissance. Contrôler mon corps pour être suffisamment jouissive, contrôler ma jouissance pour la préserver.

Florence Stoll.